La HRP : Haute Route Pyrénéenne. 1 mois pour aller du sable d'Hendaye aux galets de Banyuls en suivant la frontière, en compagnie de Manu, mon cousin, puis ponctuellement de quelques amis ravitailleurs venus partager un peu de la magie de la HRP.
1 J-3 : les préparatifs des ravitaillements. Chaque ravitailleur aura pour mission de nous apporter à une date et un endroit précis, le filet garni qu'on lui a confié avant le départ : soupes, barres de céréales, cartes IGN, liophylisés, PQ, recharges de gaz, chaussettes, crême solaire... Tous nous ont apporté bien plus encore : apéro et réconfort. Que du bonheur !
2 J1 : Plage d'Hendaye.
C'est ce qui s'appelle "être complétement à l'Ouest"... La carte et la boussole nous indiqueront l'Est et le premier objectif : La Rhune.
3 15h29, niveau de la mer... L'altimètre est réglé...
4 ... c'est parti pour la HRP 2010. RDV dans 31 jours si tout va bien ; à ce stade, on ose à peine l'envisager.
5 Sur les premières hauteurs basques, le plafond bas contraste avec le ciel ensoleillé du départ de la plage d'Hendaye.
6 J2 : le pays basque s'annonce mieux balisé que nous ne l'avions cru. Nous devrions nous en sortir malgré la brume.
7 Au pays des fougères. Séchées, elles serviront de litière au bétail.
8 Dans les nuages et l'humidité omni-présente, la nature fait des merveilles. Et nous, pas vraiment mouillés, mais souvent humides.
9 Demain, on entre dans la légende. Au sens propre... car notre itinéraire sort de la partie détaillée de la carte et trace à travers la légende, pour quelques heures. D'Elizondo aux Aldudes, le parcours sera finalement plus simple que prévu.
10 J3 : malgré la météo maussade et un paysage quelconque, le moral reste bon et l'allure soutenue.
11 Après les Aldudes, le soleil nous accompagne pour un long parcours de crêtes.
12 Comme un fou, j'erre.
13 Parcours de crêtes parmi les élevages de chevaux.
14 Une longue journée de plus, qui s'achève par une belle récompense.
15 J4 : le brouillard est de retour vers le col de Roncevaux. Ce jour là, mon tendon d'Achille s'enflamme et le moral se consume.
16 Vers le col d'Errozate.
17 J5 : après cette toile de maître, le pic d'Orhy sera la seconde cible du jour.
18 Au-dessus de la brume, émerge le col d'Errozate, franchi la veille.
19 Première rencontre avec des vautours peu craintifs.
20 Enfin, la chaîne des Pyrénées se dévoile, dans sa largeur, Nord-Sud, plutôt étroite. Pour notre grand bonheur, les fougères et prairies semblent vouloir céder la place aux pics caillouteux et aux névés.
21 Un chapelet de palombières nous guide vers le sommet du pic d'Orhy, premier sommet dépassant 2000 m depuis l'Atlantique.
22 Du sommet, un regard en arrière vers le chemin parcouru, au milieu des vautours.
23 J6 : Alors que la canicule nous frappe, l'idée d'un bon rôti de veau nous effleure. Mais papa veille.
24 J7 : Premiers contacts avec la neige à la Pierre St-Martin. Les chaussettes remontées ne sont pas d'un très grand style mais le gainage des tendons aurait la propriété de soulager l'inflammation. Qui ne tente rien, n'a rien.
25 Ce qui restera le souvenir amer de la traversée. Au pied du Pic d'Anie, 3 heures d'errance, perdus dans les lapiaz. Cette zone calcaire, lacérée de crevasses, interdit toute traversée rectiligne, malgré une bonne visibilité. Il nous faut contourner chaque entaille prudemment et nous progressons avec lenteur, doutant parfois de parvenir à s'extirper de ce labyrinthe avant le soir.
26 Sortis du cauchemar minéral, on s'engage dans un périlleux exercice d'orientation, dans le brouillard. Carte, boussole et altimètre nous permettent de rejoindre le chemin tracé dans la forêt.
27 13h après le départ de la Pierre St-Martin, nous parvenons, épuisés, aux cabanes d'Ansabère. Un toit, un berger et du fromage local nous remontent le moral. Puis le brouillard se dissipe, faisant surgir les aiguilles d'Ansabère.
28 J8 : Le soleil levant fait rosir roches et brebis.
29 Au loin, premier regard respectueux sur le seigneur du coin, le Pic du Midi d'Ossau.
30 Et malgré le planning serré, prendre le temps de contempler.
31 On cherche toujours la Schtroumpfette.
32 Au dessus du tunnel du Somport, ce lac nous glace mais permet un décrassage et une lessive nécessaires.
33 J9 : alors que mon second tendon d'Achille m'abandonne aussi, le moral finit de s'effriter et ne me laisse aucun espoir de voir la mer. Quand soudain, au détour du col des Moines, Flo et Nico nous apportent une bouffée d'air frais, une tomate et l'Equipe. Nous rejoindrons les pentes de l'Ossau, regonflés.
34 Un itinéraire moins complexe, familial sans pourtant nous être familier... et l'Ossau, phare rassurant en ligne de mire, rendent cette journée reposante.
35 Au pied de l'Ossau, les premiers rhododendrons indiquent que nous franchissons les 2300 m pour la première fois depuis l'Océan.
36 J10 : Au caillou de Soques, Nico et Flo emportent pour 4 jours duvets, tentes, gaz, gamelles. Nous recupérerons à Gavarnie ce matériel lourd qui serait superflu pour les 4 prochaines nuits en refuge. Ils nous ouvrent leur malle au trésor : chocolat, fromage, abricots et une paire de chaussures d'alpi que j'avais prévue pour attaquer les névés des 10 prochains jours. Avec ces pantoufles d'alpinisme, mes douleurs aux tendons disparaissent aussitôt. Je revis et les conserverai jusqu'à la fin.
37 Du refuge Pombie au refuge Larribet : une sérieuse étape de montagne (dixit G. Veron) avec les franchissements des cols enneigés du Palas (2517 m) et du Lavedan (2615 m) ; ça devient sérieux mais tellement plus intéressant !
38 Au lac d'Arremoulit. Quel plaisir de retrouver la haute montagne et les lacs glacés bordés de névés.
39 Avec une nuit en refuge, un bon repas, un sac allégé et des chaussures adaptées, la motivation renaît et je commence vraiment à en profiter... après 8 jours.
40 Manu dans la rimaye du port du Lavedan.
41 Faire confiance aux ponts de neige.
42 Les principales difficultés de la journée sont franchies. Il nous suffit alors de descendre vers le refuge à la rencontre de...
43 Au delà des cîmes.
44 J11 : Agnès découvre les joies de la HRP.
45 Le port de Cambalès donne des ailes. 2706 m, nouveau record d'altitude du treck.
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48 Le Balaïtous trône avec ses 3144 m.
49 Mis à l'écart, ou presque.
50 Premières vues sur le Vignemale.
51 Le soulagement d'avoir sauvé mes bâtons de la noyade. Je les ai crus un instant à jamais disparus dans le torrent.
52 Vieilles branches.
53 Panorama sur la vallée du Marcadeau.
54 J12 : le lac d'Arratille cerclé de glace.
55 Pique Nique avec Guy au pied de la face Nord du Vignemale et du glacier de Gaube.
56 Notre défilé du 14 juillet local : un hélico en pleine opération de sauvetage.
57 En pleine ascension de la hourquette d'Ossoue, une délicate attention de Nico que l'on retrouve 4 jours après le refuge de la Pombie.
58 Le grand et le petit Vignemale.
59 Refuge de Baysselance. L'Equipe me fait oublier qu'on a frôlé le petit Vignemale sans faire un détour par le sommet. Mes compagnons me rappellent sagement qu'il ne faut pas mélanger les objectifs ; le nôtre est de voir la mer, pas de collectionner les sommets. Oui... mais quand même...
60 Au loin, le cirque de Gavarnie s'endort.
61 Le Vignemale veille.
62 J12 : Le cirque se réveille.
63 Nico fait le clown, Manu fait l'équilibriste et la petite troupe descend vers le cirque de Gavarnie.
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65 Nico dans le cirque d'Estaubé.
66 Fantomette prête pour la nuit. On retrouve les joies de la tente après une semaine de refuges et cabanes.
67 Les filles font des essayages.
68 J13 : réveil dans les iris, au barrage des Gloriettes.
69 Au loin la langue blanche du glacier du Vignemale.
70 Gavarnie, Estaubé, Troumousse, la traversée des cirques se termine à la Hourquette d'Héas.
71 La découverte du relief glaciaire de Barroude, au pied du Gerbats et de la Gela. Un lieu austère et envoutant qui laisse rêveur.
72 Agnès, en figure de proue, évitant les écueils de ce loch écossais.
73 Petite toilette régénératrice dans la fontaine du restaurant de Parzan.
74 J14 : une orchidée entre Parzan et Viados.
75 Neige ou coton ? Ce sont des Linaigrettes au nom surprenant, qui poussent une fois la saison née. Et je ne raconte pas des salades.
76 Séance de séchage, le temps du pique-nique.
77 Hauts Iris devant la pyramide.
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79 Le massifs des Posets (3371 m), dauphin de l'Aneto.
80 J15 : Entre les lacs de Pouchergues et de Caillauas, notre traversée en balcon surplombe les lacets du sentier du refuge de la Soula.
81 Au lac des Isclots.
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83 Au col des Gourgs-Blancs, nouveau record d'altitude sur la HRP 2010 : 2877 m. Les "3000" du Luchonais sont face à nous : Quayrat, Lezat, Crabioules et Perdiguère. Une certaine émotion marque ce passage en Haute-Garonne. Luchon, c'est un peu être à la maison.
84 Mais le temps presse. Et il faut renoncer à grimper le Gourdon qui nous surplombe. C'était un "3000" à portée de semelles mais le refuge du Portillon est encore loin.
85 Prudente progression sur le versant opposé.
86 C'est la débacle du Lac Glacé.
87 Enfin, le lac du Portillon où se reflètent les Crabioules. Le soleil est tombé, le gardien du refuge devra assurer un second service pour nous.
88 Nous poursuivrons sur le versant Espagnol, plein Est, pour la seconde moitié de la HRP.
89 Même tôt le matin, la neige est assez souple pour nous permettre de progresser sans chausser les crampons. Voilà une semaine qu'ils s'impatientent au fond de nos sacs, sans avoir vu le moindre névé.
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92 Au pied de l'Aneto, la Garonne disparaît dans le trou du Toro, puis rejaillit quelques kilomètres plus loin. Ici, l'air qui descend du glacier promet une nuit fraîche.
93 Pose des marmottes pendant notre pause bien méritée.
94 J17 : réveil au frais après un campement près de la banquise.
95 Un nouveau pincement au coeur, lorsque se détache la silhouette pyramidale du Maubermé, plein Nord. C'est un des sommets caractéristiques qui se découpent lorsque, depuis Toulouse, on se tourne vers le Sud.
96 Au col de Mulleres, je m'octrois un détour de quelques minutes pour gravir le Tuc de Mulleres, 3010 m, et profiter pleinement du panorama sur l'Aneto et la Maladeta. Les plus attentifs auront remarqué que ce sommet, en dehors du tracé normal de la HRP, est le plus haut point du treck.
97 Plus la crainte de rater nos ravitailleurs est forte, plus le soulagement de les retrouver est doux... Après 1400 m de descente, Chef Laurent nous accueille à l'Hospitau de Vielha pour un pique-nique "Grand Luxe" : Devant nos yeux hallucinés, il déballe ses crudités, apéro et pièces de boucher ! Nous mettrons du temps à réaliser ce que la providence nous envoie. Car en plus de son ravitaillement gastronomique, Laurent nous abritera dans sa voiture, le temps d'un orage aussi fugace qu'intense.
98 Un champ d'orchidées pour illustrer la profondeur de champ.
99 J18 : Passage rapide dans les Encantats.
100 Perdus dans une forêt, hors sentier, sur des pentes raides tapissées de branchages, nous n'imaginions pas trouver aussi simplement le camping-car familial, au détour d'un piste de Baqueira : 3 jours aux petits soins. Un confort apprecié car au port de la Bonaigua, commencent 36 h d'orages et de brouillard. Les conditions atmosphériques ne permettent d'ailleurs pas de sortir l'appareil photo le jour 19, dont le tracé, même par temps clément, est probablement le plus complexe de la traversée. Belle fierté de nous en être sortis !
101 J20 : Ce compagnon de route nous a suivi une demi-journée à travers la montagne... jusqu'ici, où, après notre pause repas, nous profitons lâchement de sa sieste pour repartir en silence, l'abandonnant à de prochains randonneurs.
102 La météo se rétablit doucement alors que nous dépassons le mont Rouch.
103 J21 : Objectif de la journée : retrouver François et Charlotte au refuge du Certascan...
104 Nous les retrouvons... mais 3 h plus tard, au port de Lartigue. Le topo mentionne un balisage vert fluo à cet endroit et en effet, Charlotte constitue un balisage immanquable.
105 J22 : Au refuge de l'étang Fourcat, alors que la tempête fait rage à l'exterieur, on célèbre les premières bières de 50cl ! On retrouve aussi Vincent, un Toulousain rencontré 3 jours plus tôt.
106 J23 : En Andorre, lorsque les troupeaux n'y broutent pas, les pentes herbeuses se changent en feux d'artifices.
107 Quand la lune se met à rouler.
108 J24 : Le Pas de la Case, un choc culturel...
109 ... qui a d'indiscutables avantages.
110 Au col de Puymorens, Philippe nous prépare l'apéro. Un remontant vite descendu.
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112 J25 : Voilà les Pyrénées Orientales, les Pyrénées du Soleil. A une semaine de l'arrivée, Manu abandonne, à regrets, suite à un problème à la cheville. Je repars, en direction du Pic Carlit, avec Vincent qui nous accompagnait depuis quelques jours.
113 Au sommet du Pic Carlit, 2921 m. Il paraît qu'on peut y apercevoir la mer mais pas ce jour-là.
114 De ce sommet catalan on remarque aussi la Maladeta.
115 Vue sur les Peric, au dessus du lac des Bouillouses.
116 J26 : Sur le plateau de la Cerdagne, rencontre avec des bâtisseurs d'un autre genre.
117 Au dessus de la vallée d'Eyne, au col de Noufonts. Cet orri de pierre est un des rares abris pouvant nous héberger le long de cette longue crête battue par les vents. Il aura fallu attendre les PO pour vivre notre bivouac le plus froid et le plus élevé, à 2650 m, dans cet abri insolite.
118 En calfeutrant l'ouverture avec nos sacs, on limite la perte de chaleur, mais dès le repas fini, on sera dans nos duvets, vers 20h.
119 J27 : Lever de soleil sur le Pic de Noufonts.
120 Le Yeti ?
121 Une journée sous le signe de l'isard. Six troupeaux de plusieurs dizaines de têtes croisent notre route.
122 Le col des neuf croix.
123 En point de mire, le Canigou.
124 Une journée exceptionnelle, constamment à plus de 2000 m, le long d'une crête bordée d'une muraille de nuages qui ne basculera jamais vers le versant français
125 Apéro bières locales en attendant Carine, Philippe et Isa au refuge des Mariailles.
126 Coucher de soleil sur le Roc Blanc.
127 J28 : Dans la cheminée du Canigou, on prend le temps de saluer les Moaïs de l'île de Paques.
128 Quelques mètres avant le sommet, la mer embrumée s'offre à nous à travers une brèche.
129 Vol Canigou-Banyuls : autorisation de décollage.
130 On s'apprête à passer sous la barre des 2000 m ; ça commence à vraiment sentir l'écurie.
131 J29 : à Amélie les Bains, on se croit arrivé... mais on n'est pas arrivé. L'altiude est de 220 m mais il reste encore 3200 m à gravir.
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133 J30 : Traversée sous l'autoroute Narbonne-Perpignan au Perthus...
134 2 Isa, 1 Yann et 2 Vincent. Le groupe s'élargit au fil des rencontres et nous finirons la traversée à 5.
135 Nous finirons la traversée à 5 avec Isabelle et Yann, rencontrés à Batère.
136 Si une cheville me lâche ici, je finis en rampant !
137 Nous sommes bien loin du pays Basque même si les apparences sont trompeuses.
138 J31 : la tempête nous complique les dernières heures de marche et on peine à rester debout. Le froid, le brouillard et le vent ne nous lâcheront qu'une fois la barre des 500 m franchie.
139 Puis le climat du littoral reprend ses droits et on "entre" dans la dernière page du Topo HRP. On savoure.
140 Banyuls au loin, l'émotion est forte.
141 Au milieu des vignes. On aimerait y être déjà mais on profite, sagement, de ces derniers pas si souvent répétés, de ces paysages si souvent imaginés, de cette émotion si souvent espérée.
142 Et puis les retrouvailles, derrière la voie ferrée, avant de débarquer en ville, un peu désemparé.
143 La photo finish devant la plaque du GR10. A quand celle de la Haute Route Pyrénéenne ?
144 Manu a fait le déplacement à Banyuls pour fêter l'arrivée.
145 L'altimètre, un peu déboussolé, affiche 20 m mais pas de doute, nous sommes bien au niveau de la mer.
146 Toutes ces heures de marche à ne pas oser vendre la peau du randonneur... mais à réviser intimement le scenario du plongeon habillé... si jamais on arrive "au bout". Cet instant précis vaut bien toutes les épreuves du mois écoulé.
147 Deux Vincent et un soleil, radieux, sur la plage de Banyuls.
148 Apéro festif, foie gras champagne, parmi les plagistes.
149 Un grand merci à tous nos ravitailleurs ainsi qu'à Françoise et Alain pour ce dernier refuge, dont le panorama vaut presque celui de Baysselance ou du Portillon.
150 HRP 2010, c'est fini.
C'était 31 jours, 800 km, 46 000 m de dénivellé, 300 h de marche, 16-18 kg sur le dos, 13 nuits sous tente, 8 en refuge, 6 en cabane, 3 en camping car, 1 en orri. Une aventure inoubliable, longuement préparée et vécue intensément, au fil des étapes, avec mes compagnons de route et ravitailleurs.
151 Relevé des altitudes heure par heure. Chaque rupture dans la courbe représente le passage au jour suivant.